Depuis son Miracle et histoire dans l’œuvre de Cyrille de Scythopolis de 1983, Bernard Flusin est devenu paisiblement un auteur incontournable dans le petit monde de l’hagiographie et de l’histoire religieuse de Byzance, et bien au-delà, en contribuant au renouvellement de la discipline dont H. Delehaye avait posé les fondements voici un siècle. Ce n’est pas en un jour qu’on en arrive là, et plus d’une centaine de publications sur des sujets éminemment variés sur presque quarante ans l’expliquent à l’envi. Approche littéraire, étude des manuscrits, étude des transmissions textuelles, histoire des objets comme les reliques et les icônes autant que des thèmes littéraires et des convictions religieuses, c’est en effet toute la chaîne des possibilités d’études des sources que B. Flusin a su exploiter, et son début de carrière à l’Institut de recherche et d’histoire des textes a achevé de le convertir à une approche des textes par les détails de leur transmission dans les manuscrits et de leur circulation dans les traditions de l’Orient chrétien, en particulier géorgienne et syriaque, toujours riche de sens pour qui sait les scruter. Progressivement, le focus initial sur le monachisme et l’hagiographie de la Palestine tardo-antique s’est élargi vers l’époque mésobyzantine et à tout l’empire, avec même une incursion jusqu’en 1453 avec Doukas, couvrant ainsi tout le millénaire byzantin ; peu à peu, c’est une perspective proprement impériale et constantinopolitaine qui se dégage, embrassant le Synaxaire et le Typikon de la Grande Église. Elle trouve son aboutissement logique dans l’imminente publication du De cerimoniis, qu’il lui revenait de mener à son terme, tâche géante qui avait jusqu’ici découragé les byzantinistes au point de s’en remettre pour l’essentiel à l’édition reiske du xviii e siècle et aux commentaires de Bury au début du XXe. De la Grande Laure de Sabas et d’anastase le Perse à la Constantinople de Constantin VII Porphyrogénète, la route est longue, mais fructueuse – l’un de ses derniers articles sur les histoires édifiantes liées à la constantinople de Constantin VII résume bien cette généalogie qui relie l’histoire édifiante de la haute époque à ses avatars proprement médiévaux trop rares, mais précieux, dans un jeu constant entre le même et l’autre qui résume le rapport complexe de Byzance à son propre passé. c’est naturellement aussi que B. Flusin fut convié à rédiger sur l’histoire religieuse de Byzance des synthèses qui restent des références, dans l’ Histoire du christianisme et la Nouvelle clio.
Depuis son Miracle et histoire dans l’œuvre de Cyrille de Scythopolis de 1983, Bernard Flusin est devenu paisiblement un auteur incontournable dans le petit monde de l’hagiographie et de l’histoire religieuse de Byzance, et bien au-delà, en contribuant au renouvellement de la discipline dont H. Delehaye avait posé les fondements voici un siècle. Ce n’est pas en un jour qu’on en arrive là, et plus d’une centaine de publications sur des sujets éminemment variés sur presque quarante ans l’expliquent à l’envi. Approche littéraire, étude des manuscrits, étude des transmissions textuelles, histoire des objets comme les reliques et les icônes autant que des thèmes littéraires et des convictions religieuses, c’est en effet toute la chaîne des possibilités d’études des sources que B. Flusin a su exploiter, et son début de carrière à l’Institut de recherche et d’histoire des textes a achevé de le convertir à une approche des textes par les détails de leur transmission dans les manuscrits et de leur circulation dans les traditions de l’Orient chrétien, en particulier géorgienne et syriaque, toujours riche de sens pour qui sait les scruter. Progressivement, le focus initial sur le monachisme et l’hagiographie de la Palestine tardo-antique s’est élargi vers l’époque mésobyzantine et à tout l’empire, avec même une incursion jusqu’en 1453 avec Doukas, couvrant ainsi tout le millénaire byzantin ; peu à peu, c’est une perspective proprement impériale et constantinopolitaine qui se dégage, embrassant le Synaxaire et le Typikon de la Grande Église. Elle trouve son aboutissement logique dans l’imminente publication du De cerimoniis, qu’il lui revenait de mener à son terme, tâche géante qui avait jusqu’ici découragé les byzantinistes au point de s’en remettre pour l’essentiel à l’édition reiske du xviii e siècle et aux commentaires de Bury au début du XXe. De la Grande Laure de Sabas et d’anastase le Perse à la Constantinople de Constantin VII Porphyrogénète, la route est longue, mais fructueuse – l’un de ses derniers articles sur les histoires édifiantes liées à la constantinople de Constantin VII résume bien cette généalogie qui relie l’histoire édifiante de la haute époque à ses avatars proprement médiévaux trop rares, mais précieux, dans un jeu constant entre le même et l’autre qui résume le rapport complexe de Byzance à son propre passé. c’est naturellement aussi que B. Flusin fut convié à rédiger sur l’histoire religieuse de Byzance des synthèses qui restent des références, dans l’ Histoire du christianisme et la Nouvelle clio.
Frédéric Alpi
À propos du synode chalcédonien de Tyr (518) : note de lecture
Theodora Antonopoulou
Imperial hymnography: the second canon
on St. John Chrysostom by Emperor Constantine VII Porphyrogenitus
Pierre Benic
La sainteté royale dans le roman hagiographique de Barlaam et Joasaph :
la naissance d’un nouveau modèle de souverain ascète
Albrecht Berger
Einige Bemerkungen zur Textgeschichte des Bios
des Nephon von Konstantiane
André Binggeli
Le patriarche Taraise, Jean Moschos et la femme de Potiphar
dans un synaxaire insolite (Sainte-Trinité 71)
René Bondoux cf. Constantin Zuckerman
Béatrice Caseau & Charis Messis
La Vie abrégée de Syméon Stylite le Jeune par Jean Pétrinos (BHG 1691) et le milieu de sa production
Jean-Claude Cheynet
Une querelle de famille : la prise du pouvoir par Constantin VII
Marie-Hélène Congourdeau
Nul ne put « les dépouiller du Christ » :
Nicolas Cabasilas et les martyrs
Pietro D’Agostino
Le Par. ar. 300 entre philologie et codicologie :
matériaux pour servir à l’édition d’une Notitia de locis sanctis
Muriel Debié
Hagiographie et liturgie en dialogue :
la soghitha du roi et des martyrs persans
José Declerck & Basile Markesinis
Quarante-neuf dodécasyllabes jusqu’ici inconnus
en l’honneur des huit canons composés par Jean Damascène
pour l’office des matines (Orthros) du dimanche
Olivier Delouis
Paratextes et épitomés : deux notices hagiographiques
sur Théodore Stoudite (BHG 1758)
Paul Demont
Note sur trois problèmes byzantins « hippocratiques » concernant le jeûne
Vincent Déroche
avec le concours de Maria Xénaki, Du xoanon à l’icône,
des continuités possibles
Marina Detoraki-Flusin
Les collections de miracles : histoire du texte et histoire du culte :
à propos des Miracles des saints Cyr et Jean par Sophrone de Jérusalem
Jannic Durand
Note sur le reliquaire byzantin disparu du bras de saint Jean Baptiste
au trésor de Cîteaux
Stéphanos Efthymiadis
Vers un Grégoire imaginaire ou presque :
l’Éloge de Grégoire le Théologien par Nicétas le Paphlagonien (BHG 725)
Jean-Luc Fournet
L’impact de la conquête sassanide sur l’Égypte : notes lexicographiques
Jean Gascou
La deuxième Vie (V2) des saints Cyr et Jean (BHG 469/BHL 2077) :
remarques historiques et littéraires ; visée hagiographique
Jean-Pierre Grélois cf. Constantin Zuckerman
Petre Guran
Τὰ τοῦ κόσμου πειρατήρια : le « verso » de l’Empire chrétien dans l’hagiographie des σαλοί
Martin Hinterberger
Die Aneignung des Anderen: die Viten des Kyrillos von Skythopolis bearbeitet von Symeon Metaphrastes: Beobachtungen zur Umarbeitungstechnik
Christian Høgel
Euthymios the Athonite, Greek-Georgian and Georgian-Greek translator—and Metaphrast?
Corinne Jouanno
Du bon usage de la parole d’après les Conseils et récits de Kékauménos
Michel Kaplan
Saints dès l’enfance dans le monde byzantin des VIe-VIIe siècles
Sofia Kotzabassi
Doukas and codex Vat. gr. 12
Anna Lampadaridi
In graecum sermonem elegantissime transtulit : à propos d’une traduction grecque peu connue (BHG 752) de la Vie d’Hilarion par Jérôme
Avshalom Laniado
How to humiliate a patrician in debt: Empress Theodora,
Procopius of Caesarea, and the origins of the political verse in Byzantium
Margherita Losacco
« Seuils » : lexique, thèmes et fonctions des préfaces
dans la Bibliothèque de Photius
Marina Loukaki
Le langage du corps dans la narration de l’histoire par Jean Kinnamos
Andrea Luzzi
Osservazioni su una recente edizione della Vita Ignatii attribuita
a Niceta David Paflagone
Jean-Pierre Mahé
L’évêque arménien Israyēl, missionnaire chez les Huns (681-682) :
pastorale et géopolitique dans le Nord-Est caucasien à la fin du VIIe siècle
Smilja Marjanović-Dušanić
La mémoire d’un rituel :
sur le rôle des reliques dans le couronnement du roi serbe
Basile Markesinis, cf. José Declerck
Athanasios Markopoulos
Pour un corpus des lettres de Syméon le Nouveau Théologien
Bernadette Martin-Hisard
La Passion de sainte Christine de Tyr/Bolsena.
1, Jalons géorgiens
Jean-Marie Martin
La Passion de sainte Christine de Tyr/Bolsena.
2, La Vita et passio s. Christinae d’Alfan de Salerne
Charis Messis cf. Béatrice Caseau
Sophie Métivier
La notice synaxariale de saint Michel Maléinos, un abrégé inédit
Brigitte Mondrain
Le De thematibus de Constantin Porphyrogénète dans les manuscrits
Sébastien Morlet
Une défense de la culture chez Jérôme et Socrate,
et une lettre perdue d’Origène
Olivier Munnich
Le savoir de l’illettré selon Athanase : à propos de la Vie d’Antoine
Paolo Odorico
Les excerpta de Malalas dans le cod. Parisinus gr. 1336
Stratis Papaioannou
Ioannes Sikeliotes (and Ioannes Geometres) revisited;
with an appendix: Edition of Sikeliotes’ scholia on Aelius Aristides
Viacheslav Patrin
Méditation (μελέτη) dans les Apophtegmes des pères
Ioanna Rapti
Un évêque bibliophile à la cour de Cilicie : Jean (Yovhannēs), né Baudoin, frère du roi Hét‘um Ier
Antonio Rigo
Au mont Sinaï après Jean Climaque :
sur l’œuvre de Philothée de Batos et l’« école sinaïte »
Michel Stavrou
Entre sagesse et sainteté :
les instructions spirituelles du De virtute et ascesi de Nicéphore Blemmydès (XIIIe s.)
Peter Van Deun
Isaac le Syrien, Jean Climaque, Syméon le Nouveau Théologien
et leurs collègues : les sources du grand florilège de Marc le Moine (xiiie s.) :
l’inventaire de la Lettre Epsilon
Ioannis Vassis
Deux collections inconnues d’épigrammes et d’apophtegmes
destinés à être inscrits sur des images de prophètes et de pères du désert
Robert Wiśniewski
Spreading belief in miracles in the late antique West
Maria Xénaki cf. Vincent Déroche
Constantin Zuckerman
Sur la vénération des saints par l’empereur iconoclaste
Constantin V, ou De la résurrection des saints et des bœufs
Appendice : Le miracle de Théopiste et ses bœufs (BHG 689),
édité et traduit par René Bondoux et Jean-Pierre GréloisPréface
Οὔτοι ἀπ ̓ ἀρχῆς πάντα θεοὶ θνητοῖς ὑπέδειξαν ἀλλὰ χρόνῳ ζητοῦντες ἐφευρίσκουσιν ἄμεινον
Ce n’est pas dès le début que les dieux ont tout révélé aux mortels, mais ceux-ci à force de longtemps chercher découvrent ce qui est mieux xénophane 18, Greek elegy and iambus. 1 (loeb), p. 202
Depuis son Miracle et histoire dans l’œuvre de Cyrille de Scythopolis de 1983, Bernard Flusin est devenu paisiblement un auteur incontournable dans le petit monde de l’hagiographie et de l’histoire religieuse de Byzance, et bien au-delà, en contribuant au renouvellement de la discipline dont H. Delehaye avait posé les fondements voici un siècle. Ce n’est pas en un jour qu’on en arrive là, et plus d’une centaine de publications sur des sujets éminemment variés sur presque quarante ans l’expliquent à l’envi. Approche littéraire, étude des manuscrits, étude des transmissions textuelles, histoire des objets comme les reliques et les icônes autant que des thèmes littéraires et des convictions religieuses, c’est en effet toute la chaîne des possibilités d’études des sources que B. Flusin a su exploiter, et son début de carrière à l’Institut de recherche et d’histoire des textes a achevé de le convertir à une approche des textes par les détails de leur transmission dans les manuscrits et de leur circulation dans les traditions de l’Orient chrétien, en particulier géorgienne et syriaque, toujours riche de sens pour qui sait les scruter. Progressivement, le focus initial sur le monachisme et l’hagiographie de la Palestine tardo-antique s’est élargi vers l’époque mésobyzantine et à tout l’empire, avec même une incursion jusqu’en 1453 avec Doukas, couvrant ainsi tout le millénaire byzantin ; peu à peu, c’est une perspective proprement impériale et constantinopolitaine qui se dégage, embrassant le Synaxaire et le Typikon de la Grande Église. Elle trouve son aboutissement logique dans l’imminente publication du De cerimoniis, qu’il lui revenait de mener à son terme, tâche géante qui avait jusqu’ici découragé les byzantinistes au point de s’en remettre pour l’essentiel à l’édition reiske du xviii e siècle et aux commentaires de Bury au début du XXe. De la Grande Laure de Sabas et d’anastase le Perse à la Constantinople de Constantin VII Porphyrogénète, la route est longue, mais fructueuse – l’un de ses derniers articles sur les histoires édifiantes liées à la constantinople de Constantin VII résume bien cette généalogie qui relie l’histoire édifiante de la haute époque à ses avatars proprement médiévaux trop rares, mais précieux, dans un jeu constant entre le même et l’autre qui résume le rapport complexe de Byzance à son propre passé. c’est naturellement aussi que B. Flusin fut convié à rédiger sur l’histoire religieuse de Byzance des synthèses qui restent des références, dans l’ Histoire du christianisme et la Nouvelle clio.
|